Nous nous arrêtons une nuit à Nuevo Tingo, un petit village en explosion. Et oui, c’est d’ici que le fameux téléphérique pour Kuélap fait une montée de 830 mètres, sur 4 kilomètres de long. Le village se transforme à grande vitesse, question d’être prêt pour accueillir les milliers de touristes à venir… Toutes les rues sont en construction, la Plaza est complètement neuve. Je vous dis, d’ici quelque mois, ça sera une autre dynamique. Nous dormons au EKO KUÉLAP LODGE & TURISMO ALTERNATIVE, tenue par un couple franco-péruvien fort sympathique, avec qui l’envie de discuter se fait très facilement. Leurs petites maisons (qui respectent l’architecture typique des maisons de Kuélap) sont très confortables et mignonnes, on regrette d’y être pour une seule nuit…
Kuélap
Aux conseils de notre hôte, nous prendrons le premier téléphérique dès 8 heures. Après la magnifique montée de 20 minutes, il nous reste un 30 minutes d’escaliers et voilà la forteresse… WOW! Nous sommes complètement seul et ce pour les deux heures de notre visite (les bus arrivent vers 10h30). Le bonheur total. L’endroit est incroyable. Je vais même vous faire une GRANDE révélation, nous avons encore plus aimé Kuélap que Machu Picchu. C’est certain que le fait d’être seul y est sûrement pour quelque chose, mais aussi le prix… Vous verrez plus tard quand nous décrirons notre passage au Machu Picchu.
Kuélap est une forteresse des Chachapoyas, un peuple des Andes qui la construisit au xe siècle.
Ignorée jusqu’en 1843, elle fut d’abord étudiée par des archéologues français (Louis Langlois) et américain (Adolf Bandelier), dans les années 1930.
Située à 3000 m d’altitude, cette forteresse est constituée de gigantesques plateformes empilées les unes sur les autres. La première fait 20 mètres de hauteur et 600 mètres de long et est orientée dans un axe Sud/Nord. Deux autres plateformes andines suivent la première. Ces élévations supportent presque 400 constructions de forme majoritairement cylindriques. Certaines de ces constructions sont décorées de frises d’yeux ou d’oiseaux unis, qui font le tour de l’édifice.
Pour y entrer, il faut passer par un chemin qui se rétrécit jusqu’à ne laisser passer qu’une seule personne et qui est flanqué de deux murs de 20 mètres de haut.
La forteresse de Kuélap fut le théâtre d’un véritable massacre qui eut probablement lieu durant la deuxième moitié du XVIe siècle, un peu après l’arrivée des conquistadors espagnols en Amérique. Plus d’une centaine de squelettes ont été découverts à l’extrémité de la forteresse sur les bords de la falaise, à proximité du temple sacré. L’âge des victimes, en majorité des enfants, et le fait que les corps n’aient pas été enterrés contrairement aux rites funéraires, laissent à penser aux archéologues que le massacre fut l’œuvre d’une vengeance perpétrée par des tribus chachapoyas voisines, accusant la cité de Kuélap qui concentrait les pouvoirs politiques et religieux, d’être à l’origine des bouleversements de l’époque : les conquistadors étaient notamment porteurs de nombreuses maladies telles que la grippe et la variole, provoquant la mort de près de 9 indiens sur 10 et qui engendrèrent de nombreuses conséquences dramatiques telle que la famine.
Selon les dernières recherches, le massacre de Kuélap est donc considéré comme un crime politique et religieux contre la puissante cité fortifiée, visant à punir et exterminer les derniers successeurs du clan qui détenait le pouvoir. Après le massacre, la cité fut incendiée. (Wikipédia)
Le prix du téléphérique: S/. 20.00 adulte. On doit choisir l’heure de notre retour quand on fait l’achat, la dame nous conseille 12h. Et ce fût parfait, donc 4h en tout avec la montée et la descente de 20 minutes chacune.
Adresse: à 72 km de Chachapoyas, dans la région d’Amazonas, à 3 000 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Horaires: Du lundi au dimanche de 9:00 à 17:00
Prix d’entrée : S/. 20.00 adulte, S/. 2.00 étudiant
Leymebamba
Après la visite de Kuélap, nous repartons vers le sud en direction de Leymebamba. Nous remarquons étrangement qu’il y a très peu de circulation sur cette route au creux d’une vallée verdoyante qui longe une très jolie rivière, l’Utcubamba. Et nous comprendrons pourquoi le lendemain. Après notre nuit, nous visiterons le musée de Leymebamba. L’endroit est très joliment arrangé, orchidées, sculptures, maisons avec toit de chaume. On y découvrira la plus grande collection de momies. La visite se fait quand même très rapidement, moins d’une heure, mais la salle des momies vaut à elle seule le détour.
Musée de Leymebamba
A l’intérieur, vous apprendrez tout sur l’histoire du musée. En effet, il héberge aujourd’hui les 219 momies qui ont été découvertes en 1997 vers la Lagune de Condores, à 10 h de marche de Leymebamba. Le Musée de Leymebamba a été construit en raison de la nécessité d’avoir un endroit adéquat pour la conservation des momies.
Ce travail a été réalisé par le Centre Mallqui. Il était soutenu par la communauté internationale, notamment par l’Autriche, la Finlande, l’Italie et les Etats-Unis. D’importantes aides vinrent aussi de l’Institut pour Bio-archéologie, de la Famille Von Hagen et de Discovery Channel.
La communauté locale a contribué au musée par son travail sur place. Elle a par ailleurs fourni les matériaux de construction. Le village de Leymebamba est le propriétaire du musée et s’est constitué en Association Civile. Le travail administratif et professionnel est assuré par le Centre Mallqui.
L’inauguration du musée a eu lieu en juin 2000 en présence de la Ministre de l’Éducation d’Autriche, Docteur Elisabeth Lehrer.
Imaginez donc, 600 ans et toutes leurs dents ! Alors, bien que la majorité des corps soit conservée dans leur linceul, les quelques momies visibles suffisent à faire froid dans le dos ! (Phimavoyage)
Adresse: à 88 km de Chachapoyas, dans la région d’Amazonas, à 2200 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Horaires: Du lundi au dimanche à 10:00 ou 16:30
Prix d’entrée : S/. 15.00 adulte, S/. 5.00 étudiant
Nous reprenons la route, que dire « THE ROAD », une des plus belles au monde, et des plus impressionnantes. C’est difficile d’expliquer le sentiment. Plus de 4 heures de tournants avec des paysages à couper le souffle. La route ne fait pas plus que la largeur d’une voiture… Par chance, nous ne croiserons pas beaucoup d’autres intrépides. L’impression que chaque tournant nous fait découvrir un autre monde. WOW! À faire au moins une fois dans sa vie. Je vous mets évidemment quelques photos, mais le grandiose doit se vivre… Voilà donc la raison pourquoi il n’y avait pas beaucoup de circulation la veille. Leymebamba étant situé au début d’une vallée, tout ce qui arrive du sud doit passer par la montagne et subir une montée de 4 heures à flanc de précipices. Aucun camion ou presque n’osant le faire, seulement quelques habiles et patients chauffeurs.
À la fin de la descente, nous traversons un petit village au creux d’une vallée toute verte, pensant être arrivé. Mais non, on recommence à monter, mais cette fois au travers de cactus et de rochers qui nous rappelle l’Arizona. Un autre deux heures de montagnes en montée et descente pour arriver à Celendin.
Après un resto de qualité médiocre, nous partons à la recherche de notre hôtel. Il commence à faire noir et nous sommes crevés. Arrivés au lieu que nous indique notre GPS, dans un chemin à l’extérieur de la ville, tout est noir et inhabité. Je pars à la découverte, ça ressemble à un camp de vacances avec plusieurs bâtiments. À chaque fois que je vois un interrupteur, j’allume pour faire de la vie… Après avoir fait le tour des lieux sans avoir vu âme qui vive, nous trouvons le numéro de téléphone de notre hôte, qui nous dit qu’il sera sur place dans quelques minutes. Finalement, nous pourrons dormir dans la maison principale, qui est immense, pouvant accueillir 25 personnes.
Durant la nuit, Rafi ne se sent pas bien et est malade. Mal de coeur, on pensera que c’est une indigestion, à cause du resto, mais par la suite avec tous les symptômes, nous comprendrons qu’il a la dengue… Microbe attrapé par une piqure d’insecte et qui prend plusieurs jours (semaines) à sortir complètement de son corps. Symptômes : grosse fièvre, vomissement, tremblement, il fait pitié notre poupou, surtout le jour où nous devrons prendre l’avion pour Cusco. Je pensais qu’il nous ferait des convulsions, mais toujours avec le sourire en me disant : « Il y a pire que ça maman, je vais m’en remettre, tu sais il y a des enfants qui meurent de faim… ». Tu es vraiment un grand garçon.
Le lendemain, on reprend la route pour enfin arriver à notre lieu de repos pour 4 jours, en banlieue (campagne) de Cajamarca. D’un calme apprécié et des hôtes très charmants, l’endroit parfait pour visiter les alentours.
Ventanillas de Otuzco
Première visite, Ventanillas de Otuzco. Un site archéologique constitué de mausolés. L’endroit se visite très bien, sur le flanc d’une petite colline, on découvre ce rocher creusé de trous où plusieurs corps ont été retrouvés. Ça donne l’impression d’être devant une ruche immense.
Le site des Ventanillas de Otuzco compte quelques 337 niches funéraires. On estime que le site a été occupé entre 1 130 avant JC et 1 240 après JC.
Ce sont pour la plupart des niches individuelles d’environ 50 / 60 cm de haut, taillées dans la paroi rocheuse. Toutefois, certaines ressemblent à de vraies petites maisons. Elles contenaient les restes de plusieurs personnes, membres d’une même famille. (Wikipédia)
Adresse: À 15 min du centre-ville de Cajamarca. Elles sont vraiment proches de la route, et donc très accessibles.
Prix d’entrée : S/. 5.00 adulte, S/. 1.00 étudiant, je ne sais pas pourquoi, mais la journée où nous sommes allés, c’était gratuit…
Baños del Inca
On ne peut pas être si proche des « Baños del Inca » sans aller vivre l’expérience… En arrivant, un choix de bain nous est offert. Nous voyons qu’il est possible de prendre « public ou privé », le gardien nous suggère le privé familial… Pourquoi pas. On ne sait vraiment pas à quoi s’attendre. Le site est quand même assez grand. Mais finalement, on trouve le lieu qui se constitue de plusieurs portes… Mais, qu’y a-t-il derrière ces portes… Il y a un couple avec un enfant avant nous, et après 20 minutes ce sera notre tour. La pièce est grande, du genre 5 mètres par 5. La moitié étant un grand bassin vide. Le gentil monsieur responsable de nettoyer entre chaque client voit bien notre inexpérience, alors il nous montre qu’il faut mettre le GIGANTESQUE bouchon et partir le robinet. (Ok, on aurait sûrement fini par comprendre). Alors s’écoule un jet très fort et très très chaud qui finira pas remplir l’immense bassin. Quand je dis immense, c’est que nous pourrions être une dizaine de personnes, alors à trois, ça fait un très grand bain… On relaxe et on profite. Nous apprécions que la lumière soit naturelle venant d’une fenêtre au-dessus du bain, car je ne suis pas certaine que la propreté soit irréprochable, mais quand on ne voit pas… ça va 🙂 Nous n’avions pas notre caméra.
Cette station thermale aurait été mise en exploitation par les incas et la légende veut que l’Inca Atahualpa s’y trouvât, prenant les eaux pour se remettre d’une blessure reçue lors de la guerre qui l’opposait à son demi-frère Huascar, au moment où les espagnols de Francisco Pizarro se présentèrent devant la ville de Cajamarca (novembre 1532). C’est dans cet endroit retiré qu’Atahualpa reçut l’ambassade conduite par Hernando de Soto, venant le prier, de la part de Francisco Pizarro, de se rendre dans les murs de la ville pour le lendemain.
Dans la station thermale actuelle, toujours en activité, subsiste un bâtiment de dimensions assez réduites, aux murs en gros appareillage, dénommé « Pozo del Inca ». Il est doté d’une porte trapézoïdale et à l’intérieur, d’un bassin d’eau chaude. C’est à peu près tout ce qu’il subsiste de cette villégiature d’été de l’Inca Atahualpa, pour laquelle certains chroniqueurs espagnols n’hésitèrent pas employer le mot de « palais ». (Wikipédia)
Adresse: Av Manco Cápac 682, Baños del Inca, Pérou
Prix d’entrée : Plusieurs choix s’offre à vous… Nous avons pris celui à 25 Soles ($10) les 40 minutes pour 4 personnes.
Le lendemain, nous prenons la journée pour visiter le centre-ville de Cajamarca, qui avec ses belles églises et sa grand plaza, en fait une ville agréable pour la promenade…
Cajamarca est une ville située sur les hauts plateaux du nord du Pérou, et est la capitale de la région du même nom. La ville de Cajamarca a une population de 153 466 habitants au recensement 2005.
Elle s’élève à 2 700 m au-dessus du niveau de la mer. Le département de Cajamarca a une population de 288 865 habitants au recensement de 2005.
La plus haute montagne est le Rumi Rumi (4 400 m).
C’est ici que fut fait prisonnier l’empereur Inca Atahualpa par Francisco Pizarro à l’issue de la bataille de Cajamarca.
Atahualpa, ayant constaté que les Espagnols étaient attirés par l’or, proposa à Francisco Pizarro de remplir une pièce d’or et d’argent (el cuarto del rescate signifie « la chambre de la rançon ») en échange de sa libération. Atahualpa tint sa parole mais Pizarro refusa de le libérer et le fit exécuter. (Wikipédia)
Bosque de piedras de Cumbemayo
Dans la région, à environ 45 minutes de route de la ville, se trouve « Bosque de piedras de Cumbemayo ». Ce fut difficile de profiter de l’endroit car il y avait des autobus d’écoliers. Mais c’était quand même un lieu magnifique, et le chemin pour s’y rendre tout autant. La première chose que l’on remarque, c’est l’alignement de pierre noire (pierre volcanique) qui se mélange au reste de la nature. Ensuite, on se promène à travers ces rochers et tout en bas, on découvre un système hydraulique vraiment impressionnant. On dirait qu’à certains endroits, la roche a été coupée au laser tellement que c’est droit…
Cumbe Mayo viendrait du quechua « kumpi mayu » (« voie d’eau bien construite ») et « humpi mayo » (« rivière étroite »). En 1937, on y a découvert un aqueduc dont la largeur varie entre 35 et 50 cm et la profondeur entre 30 et 65 cm. En 1947, il fait l’objet d’études et d’une description complète de la part de George Petersen, dont les résultats ont été publiés en 1967.
Il s’agit d’un des plus vieux systèmes hydrauliques de toute l’Amérique du Sud. Vieux d’au moins 3 000 ans, il fut réalisé par la culture Cajamarca. Il est ainsi plus vieux que les aqueducs des romains.
Cette fascinante construction de 9 km a été réalisée à l’aide d’outils faits d’obsidienne, une pierre d’origine volcanique de couleur sombre extrêmement dure. L’aqueduc a été creusé dans la roche, mais parfois il passe également sous des rochers. Il alterne entre lignes droites et zigzags anguleux. Cela a été fait pour ralentir le débit de l’eau, et limiterait ainsi l’érosion de l’aqueduc.
Il prend l’eau à 3 513 m d’altitude et descend jusqu’à la ville de Cajamarca. Il permettait donc d’avoir de l’eau pour les cultures et remplissait un grand réservoir au pied du Cerro Santa Apolonia. (Wikipédia)
Notre séjour dans le nord du Pérou se termine ici… Nous prendrons un avion de Trujillo à Cusco, pour découvrir le sud… À très bientôt.
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